Le taï chi me coupait des autres. Monique St-Hilaire. Granby. Le 22 octobre 2010.

J’ai suivi des cours de taï chi pendant 10 ans avec les Loisirs de la municipalité. Je m’étais inscrite pour faire de la détente, de la relaxation et un peu d’exercice. Dans les cours de tai chï ou de n’importe quelle autre technique orientale, il faut pratiquer des mouvements et en assimiler l’enchaînement. Donc, c’est assez complexe et cela demande de la coordination ainsi qu’une grande concentration. Si on ne pratique pas, on arrive au cours suivant et on recommence au point zéro. Pour avancer, cela demande du temps et de la pratique. J’allais donc aux cours tous les lundis soirs et je pratiquais de plus en plus à tous les jours.

Aujourd’hui, je réalise que j’étais devenue accro et dépendante du taï chi. C’était devenu un besoin essentiel, au quotidien.

J’ai aussi réalisé que pendant les années où je faisais du taï chi, j’étais plus égocentrique avec mon entourage et repliée sur moi-même. Cela influençait l’ambiance dans ma maison. Mais je ne m’en rendais pas compte. Je l’ai réalisé plus tard. Je recherchais toujours une raison, dans ma journée, pour faire du taï chi le plus longtemps possible. Cela me coupait un peu des autres et je me le suis fait dire à quelques reprises : « Tu trouves toujours du temps pour faire du taï chi, mais pas pour autre chose. » C’était un fait. C’était vrai. Cela devenait comme un besoin continu. Si je me retrouvais en groupe ou n’importe où n’importe quand, je cherchais souvent à m’éloigner pour me retrouver toute seule afin de faire mes exercices. C’est l’impact que cela a eu dans ma vie. Cela devenait un petit peu obsessif. J’avais besoin de faire du taï chi pour retrouver une sensation de bien-être, de détente, de détachement.

Quand je disais aux gens que je pratiquais le taï chi, ils admiraient cela, parce que c’est bien vu et que c’est valorisé dans la société. Si tu fais du yoga, du taï chi ou de la méditation, les gens se disent que tu prends soin de toi et que tu penses à toi. Cela devenait comme un encouragement à continuer. Pourtant, je ne le pratique plus depuis plus de deux ans et je me rends compte que c’était loin d’être indispensable pour me sentir bien.

Je considère qu’il est très important de parler des effets néfastes de ces techniques orientales parce que partout dans les revues, les journaux, à la télévision ou sur internet, on ne parle que des bienfaits. On ne parle jamais des à-côtés ou des dangers que cela peut amener chez une personne.

Texte tiré d'une entrevue donnée le 9 avril 2010 à dangeryoga.com

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