La M.T. c'est comme une drogue. Professeur de Méditation transcendantale pendant 4 ans, Claude, Trois-Rivières. Le 20 octobre 2009.

Je suis originaire de Ste-Edwidge, petit village près de Coaticook, dans les Cantons de l’Est. J’aimerais partager avec vous un peu de mon passé, afin de vous permettre de comprendre mon cheminement et la façon dont j’ai été amené à pratiquer la méditation transcendantale.

Je suis le sixième d’une famille de huit enfants. Nous demeurions sur une ferme et, dans ce temps-là, ce n’était pas une situation valorisante, du moins dans notre tête. Mon père est décédé à l’âge de 54 ans. À ce moment-là, j’étais âgé de 17 ans. J’étais donc dans l’adolescence, période assez mouvementée, comme on le sait. En l’espace d’un mois, la ferme a été vendue et nous nous sommes retrouvés au village : un changement assez radical pour cette période de l’adolescence où l’on se cherche et où l’on essaie de se définir et de s’affirmer en tant qu’individu.

J’étais en cinquième secondaire et, à la fin de l’année, j’ai été en contact avec des personnes qui faisaient usage de drogues. Nous étions au début des années 70 ; c’était le début de la remise en question de toutes les valeurs qui nous avaient été transmises par nos parents, dont, entre autres, la religion, et il y avait une ouverture à toutes sortes de courants de pensée et de philosophie.

La drogue t’ouvre à des états altérés de la conscience. Tu touches à ce moment-là à des réalités différentes de celles que vivent la majorité des gens et tu as l’impression d’être quelqu’un de spécial, de faire partie d’une classe à part, d’être éveillé à des réalités que les autres ne saisissent pas. C’est valorisant (surtout lorsque tu te sens diminué à cause de ton origine) de faire partie d’une élite, en quelque sorte. Avec la drogue, tu te rends compte qu’il existe une réalité au-delà du monde matériel. Elle t’ouvre au surnaturel.

Après quelques années de drogues de toutes sortes, j’étais assez confus et pas tellement bien dans ma peau. C’est alors que j’ai entendu parler de la méditation transcendantale, qui était présentée comme une technique de relaxation profonde et de développement physique et mental. J’ai commencé à pratiquer en 1973 et j’ai rapidement commencé à réaliser des changements. On ne peut nier l’efficacité de la technique et mon but n’est pas d’essayer de vous convaincre que la technique ne fonctionne pas, mais bien de voir dans quelle direction celle-ci nous amène. La méditation transcendantale produit elle aussi un état altéré de la conscience. C’est un peu comme une drogue sans drogue avec tout ce qui vient avec, c’est-à-dire ce sentiment d’élitisme et cette impression de vivre une expérience spirituelle.

J’ai donc voulu en savoir plus et j’ai suivi certains cours, afin de voir ce qu’il y avait derrière cela. J’ai même suivi le cours de formation de professeur pendant deux périodes intensives de trois mois, en résidence, six jours par semaine, avec plusieurs bandes vidéo de Maharishi et d’autres scientifiques de différentes disciplines : médecine, chimie, physique, sociologie et autres. Il est à noter que l’approche de Maharishi est très liée à la science. Il avait compris que la meilleure façon de passer son message était d’opter pour un langage scientifique. Dans un monde où la science est pour ainsi dire devenue la nouvelle religion, et où la religion a été reléguée pour la plupart des gens au rang de belles fables pour les enfants, une approche rationnelle et scientifique de la spiritualité a tout pour séduire, même ceux qui se disent athées.

J’ai enseigné la technique pendant quatre ans. C’est une technique mentale qui consiste à faire la répétition d’un son (mantra) qui n’a pas de signification (pour celui qui la pratique). Ce mantra est choisi par le professeur et est supposé être personnel à celui qui reçoit l’enseignement et il est transmis lors d’une cérémonie de gratitude (puja) qui est faite lors de l’initiation personnelle. Cette cérémonie consiste en une offrande de fleurs, de fruits, d’encens et d’autres objets devant une photo de Guru Dev, le maître de Maharishi, de qui vient cette tradition. Durant cette cérémonie, le professeur rend hommage à la tradition védique en nommant (cette partie s’appelle l’invocation) les principaux maîtres de cette tradition et en se prosternant devant l’image de Guru Dev. À la question « Qu’arriverait-il si la cérémonie de gratitude ne faisait pas partie de l’enseignement de la méditation ? », Maharishi avait répondu : « Ce serait comme couper la branche sur laquelle nous sommes assis », signifiant par le fait même qu’il y avait quelque chose de transmis au moment de la cérémonie d’aussi important sinon plus que la technique elle-même.

Ces mantras sont, toujours selon Maharishi, dans le livre qu’il a écrit sur les nouveaux commentaires de la Bhagavad Gita, des noms de dieux (avec un petit d), ceux-ci étant les forces qui président sur les nombreuses lois de la nature.

J’ai mentionné plus haut que la méditation transcendantale produit un état altéré de la conscience. Par l’alternance de cet état altéré de la conscience et l’activité, le méditant développe un autre état de conscience (toujours selon Maharishi) appelé conscience cosmique ou conscience de Dieu. Dans cet état, l’individu est en parfaite harmonie avec toutes les lois de la nature ; il ne commet plus d’erreurs. Vous souvenez vous de ce que le serpent a promis à Ève dans Ge.3,4-5 : « Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez pas du tout! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal. » ?

Nous savons qu’en tant qu’être humain, et tant que nous serons dans cette chair, nous sommes sujets à être trompés et induits en erreur. Lorsqu’ un individu vous enseigne qu’il existe un niveau de l’existence où l’on ne commet plus d’erreurs et que l’on croit que cet individu est établi à ce niveau, alors tout ce que cet individu enseigne est perçu comme étant la vérité. Notre discernement et notre sens critique sont alors complètement absents.

Nous avons vu que par la pratique de la méditation transcendantale, l’individu croit s’élever à la conscience de Dieu (salut par les œuvres). Ceci est complètement opposé à la révélation chrétienne où c’est Dieu qui se révèle à l’homme (salut par la grâce). Il y a une réalité que les religions et les philosophies orientales ne connaissent pas et c’est le domaine de l’esprit, la réalité du vrai Dieu, du Dieu vivant tel que décrit dans la bible. Elles amènent l’individu à faire l’expérience d’une réalité qu’elles croient être Dieu, mais cette expérience ne se situe qu’au niveau mental, pas au niveau profond de l’individu, ce niveau que la bible appelle le cœur et où se situe l’esprit. Nous savons que l’être humain est formé de trois parties : le corps, l’âme et l’esprit. La bible nous enseigne qu’à cause du péché originel, lorsque nous naissons, notre corps et notre âme sont vivants, mais notre esprit est mort. Il n’y a par contre qu’une seule façon pour que notre esprit recouvre la vie. Qu’a dit Jésus à Nicodème, lorsque celui-ci est venu le voir pour avoir la vie éternelle ? : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est esprit. » Il n’y a que l’Esprit Saint qui peut redonner la vie à notre esprit.

Durant la période où j’ai pratiqué la méditation transcendantale, j’ai été à plusieurs reprises en contact avec des chrétiens nés de nouveau et à chaque fois j’avais l’impression que ce que je vivais n’avait aucune mesure avec ce qu’ils semblaient vivre, que la paix que m’apportait la méditation transcendantale n’était que superficielle et que ceux-ci étaient en contact avec un niveau de la vie qui m’était inconnu. Lorsque Dieu m’a touché par sa grâce, tout est devenu clair qu’il en était ainsi. J’ai comparé la méditation transcendantale à une drogue sans drogue. Et c’est ce qu’elle est vraiment. C’est peut-être un beau trip. Mais elle t’amène en dehors de la réalité.

On ne se sort pas de la méditation transcendantale du jour au lendemain. Les effets peuvent se continuer sur une période assez longue. Mais le plus long se situe au niveau du renouvellement de l’intelligence qui doit prendre place, car toute la philosophie qui est derrière la technique doit mourir complètement. On peut croire qu’il peut y avoir quelque chose de bon à tirer de tout cela ( au niveau spirituel ), mais de la même façon qu’il n’y a rien à tirer de spirituel avec la drogue, il n’y a rien non plus de spirituel avec la méditation transcendantale.

Maharishi parlait souvent de Dieu et c’est pourquoi beaucoup de personnes ont été attirées par son enseignement et par les philosophies orientales, car la recherche spirituelle est au cœur même de l’homme. Mais lorsque ta seule expérience spirituelle se résume en la pratique d’une religion, qui n’est qu’un ensemble de rituels sans relation personnelle avec Dieu, la connaissance qui t’est alors apportée est vide et celle-ci devient une entrave à la connaissance de Dieu et par le fait même à ta croissance. Tu deviens une proie facile pour toutes ces philosophies et ces techniques qui promettent le développement complet de l’homme et même sa croissance spirituelle.

Je ne veux pas entrer plus en détails dans les différences fondamentales entre la méditation transcendantale et la vie chrétienne, mais je peux vous affirmer que ce sont deux approches complètement différentes et parfaitement incompatibles.